Le 18 décembre dernier, le Collectif de la ligne 10 a offert un bout de son essentiel à un public chaleureux et réceptif aux textes, au lieu – le Dé à coudre, à Forest – et à la démarche des collectifs d’écrits. Cinq jours plus tard, il rencontrait en studio Sarah Kokot, du Art et marges musée.

Sold-out au Dé à coudre

Il n’est pas bien difficile de faire « sold out » dans un dé à coudre, direz-vous. D’autant que la capacité du lieu est réduite sous l’ère de la distanciation sociale. C’est vrai. Mais le public présent pour assister à la lecture-spectacle a répondu à l’engagement du collectif de vouloir faire culture, malgré tout. Les coups de gueule, les questions, les temps de respiration proposés par les membres du Collectif de la ligne 10 ont été enrobés de la chaleur humaine et de l’attention éveillée d’un public qui a montré l’importance de la rencontre des corps, des expériences et des regards.

Une lecture sobre des textes a été mise en scène dans l’espace étriqué d’une cuisine, creuset par excellence de l’éveil aux cinq sens, après quoi un échange avec le public a permis d’explorer la question de l’essentiel, le rôle de la culture dans nos vies, le fonctionnement d’un collectif d’écrits et de ScriptaLinea. Pour se préserver du virus, pas d’espace pour les bulles mais un temps pour découvrir les collages de Viviane Carlier, membre du collectif revenue à Bruxelles pour l’occasion, et le recueil de textes, distribué à chacun·e.

Un recueil à découvrir

« Je ne me souviens pas d’avoir lu de compilation publiée par ScriptaLinea aussi belle et aussi puissante, comme si les difficultés extérieures avaient libéré chez ces écrivants et écrivantes un immense flot d’énergie, de courage, de rage, de révolte, d’envie de vivre et de faire vivre, malgré tout! » disait Viviane en introduisant les lectures.

Le recueil est désormais en ligne sur le site de ScriptaLinea, et disponible sur demande pour tout espace de diffusion (bibliothèque, centre culturel…). Il suffit pour l’obtenir de compléter notre formulaire de contact.

Une nouvelle remise en question

Quatre jours après l’événement, contre toute attente, le couperet tombait sur le monde des arts et de la scène. Au-delà de cette nouvelle rupture de la culture avec la manière dont le politique prend ses décisions pour le bien commun, cet épisode rappelle combien peu, depuis le début de la crise sanitaire, en Belgique, la culture est considérée comme essentielle. Dans un monde en questions, dans une Europe malmenée par les extrêmes, dans un pays plongé dans le brouillard, il est pourtant crucial de soutenir les expressions culturelles, de les renforcer plutôt que de les fragiliser et de favoriser leur accessibilité. Permettre aux citoyen·ne·s de faire culture, c’est ouvrir les esprits aux altérités et c’est favoriser l’imaginaire, stimuler la créativité pour s’ouvrir sur un avenir auquel chacun·e puisse prendre part. Juguler la liberté de participer à la culture, c’est porter atteinte, indirectement mais assurément, à nos démocraties. Dans ce sens, oui, aujourd’hui, faire culture pour toutes et tous, c’est entrer en résistance contre la stérilité du formatage et du conformisme.

De la radio au musée

Au lendemain du CODECO, trois des membres du Collectif de la ligne 10 animaient, un peu sonné·e·s par la décision de fermer les lieux de spectacle et de cinéma, une émission « Des livres pour dire » sur Radio Air Libre. Leur invitée était Sarah Kokot, du Art et marges musée. Ensemble, il et elles ont exploré les définitions de l’art, de l’essentiel, la question des cinq sens, les enjeux de la culture. Ici encore, on s’est penché sur l’importance de rendre la culture accessible à toutes et tous.

Il est possible de réécouter l’émission ce jeudi 30 décembre, puis en podcast via le site de ScriptaLinea. Nous vous invitons aussi à découvrir l’exposition « Dans un pli du temps » au Art et marges musée! Histoire de vous donner l’occasion, vous aussi de vous arrêter à l’essentiel.

Illustration : © ScriptaLinea

Une initiative de l’aisbl ScriptaLinea réalisée en collaboration avec le Dé à coudre, Radio Air Libre et le Art et Marges musée, avec le soutien de la Fédération Wallonie-Bruxelles, de son Parlement, de la Commission communautaire française, d’Actiris et de la Commune d’Uccle et son Échevinat de la Culture.